Le télétravail bouscule notre manière d’interagir avec nos collègues. Démultipliés, les connexions à distance rythment notre quotidien. Loin des yeux mais près de notre écran, le sentiment d’isolement déjà bien présent est renforcé. En 2019 avant la pandémie, 6 salariés sur 10 pouvaient se sentir isoler au sein même de leur entreprise. En avril dernier, 41% des salariés en télétravail ont vécu une dégradation du lien social (baromètre Malakoff Humanis). D’une situation déjà alarmante, le télétravail renforce ce risque, pourtant néfaste pour la performance de l’entreprise. 39% des salariés se sentant souvent isolés ont peur d’être licencié et par conséquent ont du mal à se projeter et à se montrer productif. Pour éviter un essoufflement des équipes, les entreprises sont encouragées à développer le lien social entre ces collaborateurs. Selon la même étude, les salariés qui échangent en face à face avec plus de 3 collègues par jour sont presque deux fois moins nombreux à souffrir souvent de solitude (de 21% face à 36%). Comment trouver une alternative à ce constat, à l’heure où les distanciations sociales sont vitales ?
Garder le lien et savoir repérer à distance le sentiment d’isolement.
Déjà difficile à repérer en présentiel, le sentiment d’isolement l’est d’autant plus à l’heure actuelle. Le mot d’ordre c’est la communication. Retranscrire un langage de vérité et de transparence sur la situation actuelle et les risques encourus permet de créer un climat de confiance. Le sentiment d’isolement ne doit pas être tabou afin d’encourager les individus qui en sont victimes de le laisser transparaître pour mieux le traiter.
La communication se porte sur :
La diffusion d’informations internes, en s’assurant de leur intégration pour éviter une mise à l’écart. Le message doit être clair, précis et différenciant. Capter l’attention n’est pas très difficile, mais le faire au bon moment est nettement plus délicat. Les tableaux d’affichage sont un outils RH obligatoire à ne pas négliger en cette période. Même si encore très peu digitalisé, des écrans connectés peuvent être mis à disposition avec pour but la simplification de leur gestion du tableau d’affichage et de continuer à le faire vivre à distance.
Les bonnes pratiques à avoir en télétravail, la mise à disposition d’outils adaptés et de la sensibilisation. Seulement 30% des salariés en 2019 disent être accompagné par des formations sur les outils de travail ou sensibilisé aux risques. Pour pallier à ce problème majeur, des spécialistes peuvent intervenir et rendre le télétravail vivable sur le long terme. Coaching, sophrologie, diet, prévention et sport… à vous de choisir votre univers d’accompagnement.
Avant, on pouvait être alerté par un salarié isolé à sa communication non verbale, à sa participation au groupe, aujourd’hui c’est plus difficile, il faut l’accepter. Pour contrer cette perte d’indices, il faut en trouver d’autres. Les outils collaboratifs nécessaires pour la cohésion d’équipe, aident à repérer les salariés en potentiel souffrance. Plus direct, des enquêtes permettent de faire un diagnostic régulier sur l’acceptation du télétravail et les potentiels sentiments d’isolement que cela peut engendrer.
Faire évoluer la cohésion d’équipe dans ce nouveau contexte.
Team Building, afterwork, séminaire… autant d’événements qui sont aujourd’hui impossibles à mettre en place physiquement. Ces derniers peuvent cependant être réadaptés. Un team building ne s’annule pas, il se transforme en événement digital. La distanciation sociale bouleverse notre manière de fonctionner en groupe, mais ne doit pas empêcher la cohésion d’équipe. Une explication claire et une conduite du changement avec une communication adaptée peut permettre d’embarquer un maximum de personne sur ces nouveaux types d’événements.
Les travaux collaboratifs professionnels permettent de s’assurer d’un minimum d’échange entre les équipes. Les avantages sont nombreux à condition de donner les outils collaboratifs adaptés, à différencier des outils de communication classique. Un escape game à distance par exemple demande d’autres ressources qu’un outils en visioconférence. A contrario, une séance de sport commune peut se faire facilement sur zoom par exemple, cependant à moins d’avoir déjà un collaborateur amateur de coaching, il est mieux de prévoir un professionnel.
Les événements formels ne sont qu’une partie du renforcement du lien social, mais qu’en est-il de l’informel ? Comment remplacer au mieux une pause à la machine à café ?
Encourager les lieux d’échange virtuel informel.
Les réunions zoom ne sont pas mis en place spécifiquement dans l’optique de renforcer le lien social entre collègues. Ce n’est pas leur rôle, il ne faut pas miser là-dessus, l’effet peut même être inverse. Maintenant que le distanciel est devenu la norme, certaines possibilités peuvent être envisagées et encouragées en interne. Des forums internes avec Discord par exemple, sont envisageables afin de discuter et rassembler autour de différentes thématiques. Pourquoi ne pas encourager les pauses informelles téléphoniques de quelques minutes, pour reposer ses yeux, discuter tranquillement avec ces collègues en faisant autre chose en même temps ?
Notre manière d’interagir et notre rapport au monde du travail sont bousculés par cette transformation digitale qui n’épargne personne. L’hyperconnexion et les interactions multiples n’évitent pas l’isolement au travail et brouillent son repérage. Une bonne communication, des outils adaptés et un collectif valorisé forme un socle solide pour éviter le mal-être. Malgré tous les efforts, le risque est présent, un langage de vérité permet d’éviter d’en faire un tabou.
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